L’acupuncture est une pratique souvent considéré comme insolite, mystérieuse voir mystique, dont l’efficacité peut être perçu comme minime ou caduque. Pourtant, la puissance de cette approche a, comme toutes les pratiques thérapeutiques de la médecine chinoise, une histoire millénaire. Cette histoire est aujourd’hui un trésor pour la médecine chinoise, car non seulement elle contient une preuve de son efficacité, mais aussi une richesse d’un point de vue savant dans le vrai sens du terme.
Prenant part dès le début de la codification de la médecine traditionnelle chinoise au travers du Nei Jing, l’acupuncture s’est retrouvé dès le début de la pratique médicale en Chine antique, au côté de la diététique et de la pharmacopée. Etant le premier grand classique de la médecine chinoise, le Nei Jing contient en son sein des données encore aujourd’hui étudiées et malgré l’abondance des commentaires le concernant, son mystère reste encore presque entier car les auteurs de ces écrits maintenaient toujours un langage qui dissimule le vrai sens sauf à ceux qui sont spirituellement prêts. C’est en ce même ouvrage que se trouve toutes les théories et explications de la médecine chinoise au premier épitre appelé « Su Wen » mais aussi toute la méthode et les applications des aiguilles au second épitre appelé « Ling Shu », nous enseignant ainsi l’acupuncture en posant certes des bases mais bien plus encore car irremplaçable par la profondeur de sa pensée bien atypique. Et c’est ensuite 2500 ans de maux, maladies, syndromes et patients que les médecins en Chine et ailleurs de l’antiquité, du moyen âge et de l’époque contemporaine vont devoir soigner en se basant sur ce classique tout à fait unique en utilisant comme méthode importante l’acupuncture et la maîtrise des points.
Le corps a des canaux par lesquels l’énergie circule, c’est ce que nous apprend le Ling Shu. Et de la libre circulation de cette énergie (Qi) au travers des canaux dépend la santé, le bon fonctionnement des organes et l’harmonie entre Soi et le Tout. Ces canaux vont prendre en occident le nom de « méridien » tandis qu’il y a des points particuliers où cette énergie s’accumule, se condense, créant tout un monde dont les indications et les applications thérapeutiques deviennent dès lors très intéressantes, c’est ce qu’on appelle les points d’acupuncture. Pour exemple, le point numéro 1 des Poumons aura une accumulation d’énergie lui donnant le rôle de condensation et de stockage du Yin dans l’organisme, notamment dans les Poumons et le Gros intestin. Si une personne souffre d’un syndrome grippal où la toux est trop violente, c’est bien souvent que le Yin n’arrive plus à retenir le Qi qui va à contre courant, on utilisera donc ce point pour fournir plus de Yin aux Poumons afin de faire une retenue du Qi et ainsi calmer la toux. Évidemment, un seul point ne suffit pas, car c’est toute la synergie voyant l’Homme comme un ensemble et un tout qui va permettre d’agir avec une efficacité parfois prodigieuse et étonnante. Cela dépendra du savoir du praticien autant que de sa clairvoyance.
Evidemment, les points d’énergie du corps, au nombre de 360 environ, demandent une action que l’on peut fournir par bien des moyens. Les aiguilles sont le moyen le plus connu car cela revient au premier chapitre du Ling Shu lorsque Huang Di, l’Empereur Jaune, souhaite remplacer l’usage des poinçons de pierre par tout autre chose, les aiguilles vont alors être proposées par Qi Bo, le plus savant de sa cour. Pour cette raison, l’acupuncture trouve sa place tout à fait singulière dans la pratique de la médecine chinoise. Bien entendu, les massages, les ventouses, le moxa, le gua sha et d’autres approches encore viennent utiliser ces points. Le but étant de faire revenir le Souffle Vital dans le corps entier afin qu’aucun endroit n’en manque, c’est cela qui, en médecine chinoise, assure la bonne santé.
Encore une fois, cela ne dépend pas uniquement de la discipline qu’est l’acupuncture mais surtout de l’acupuncteur ou du praticien en médecine chinoise. S’il utilise l’acupuncture comme un moyen d’agir sur l’aigu uniquement, il pourra facilement vous accompagner dans des maux comme les sciatiques, les hernies, les migraines, les paralysies faciales, les crampes musculaires, les allergies, eczémas, insomnies et toutes type de douleurs. Cependant, s’il agit comme le font les médecins qualifiés en Chine, il utilisera l’acupuncture non pas seulement pour soulager vos affections mais aussi et surtout pour faire revenir le Souffle de Vie aux endroits qui en sont manquants, permettant d’assurer une santé plus pérenne aboutissant à une longévité toujours plus vigoureuse.
Comme déjà expliqué plus haut, le but est de faire revenir le Souffle de Vie (Qi) dans le corps, en le faisant circuler à des endroits où il ne parvenait pas ou très peu, cela soit par blocage (Plénitude) soit par Vide dans sa création (Déficience). C’est ce Souffle de Vie que nous considérons comme étant l’origine de la Beauté Créatrice au travers du Monde, y compris en nous même. Si ce Qi est bel et bien présent, la personne ne souffrira que de peu de maux, sa longévité atteindra son apogée tout en vigueur, elle sera facilitée dans son propre accomplissement et aura une santé rarement atteinte. Cela pour la simple et bonne raison qu’en elle l’harmonie est et perdure. Tel est le but de l’acupuncture.
Si les règles d’hygiène et d’insertion d’aiguilles sont respectées, les risques ne sont que minimes et nous pouvons les résumer par quelques douleurs ne durant pas plus de deux jours généralement. Mais cela n’est pas une règle générale, car l’acupuncture peut rester dans bien des cas tout à fait indolore.