Comme toute médecine, elle est définie par une approche philosophique dans la compréhension du monde autant que de l’Homme. Considérant l’être humain comme un microcosme intrinsèquement lié au macrocosme qu’est l’Univers, son harmonie et son unité avec ce dernier engendre la santé, tandis que son déséquilibre provoque la maladie. C’est par cette approche que l’analyse des phénomènes naturelles permettront aux médecins de l’Antiquité de l’époque des Han de mieux saisir tout ce qui se produit dans le corps humain. Ainsi, ils décriront par exemple les Reins comme la Mer, portant en eux la Voie des Eaux qui irriguent, régulent et nourrissent les os, le fœtus, les articulations, le système thyroïdien et la croissance.
En médecine chinoise, comprendre la Nature et l’Univers c’est comprendre l’Homme, et comprendre l’Homme c’est mieux s’unifier avec la Loi de l’Unicité qu’est le Dao (Tao).
C’est donc en partant de ce principe fondamental pour les taoïstes que va s’établir un système médical précis où chaque élément naturel trouvera sa correspondance parfaite en l’être humain, tant d’un point de vue du fonctionnement (le printemps est l’énergie du Foie) que d’un point de vue thérapeutique (l’énergie du Foie trouve sa correspondance dans des remèdes acides comme le bambou ou le citron).
Par la Loi du Dao (Unicité), celle du Yin et du Yang, des 3 trésors et des 5 éléments, il y a compréhension à la fois ésotérique et spirituelle autant que matérielle et physiologique de l’être humain. C’est donc par cette compréhension que va commencer l’établissement des remèdes de la médecine chinoise s’appuyant sur 5 grands domaines : la pharmacopée, l’acupuncture, la diététique, le Tuina et le Qi Gong.
Il ne serait pas présomptueux de dire : tout. Cependant, cela dépendra du niveau de connaissance, d’expérience et d’études des Classiques de la médecine chinoise (textes fondateurs au savoir précieux) du médecin ou praticien en question. Certains auront du mal à guérir une simple grippe, d’autres pourront annihiler aisément des maladies jugées incurables en Occident, cela s’est vu d’une manière notoire depuis le début du 19ème siècle dans l’Histoire particulière de la médecine chinoise.
L’importance de chacun de ces remèdes n’est en rien équivalent, car la priorité est donnée en médecine chinoise à la pharmacopée avant toute autre chose, composant 85 % de l’arsenal de cette médecine antique. Vient alors dans l’Histoire des centaines de médecins dont les noms seront retenus qui établiront des formules de pharmacopée à base de plantes médicinales, de cristaux, de pierres et matière animal afin de guérir chacun des grands maux connus autant que des plus rares. Zhang Zhong Jing est un des plus connus et étudiés dans les cercles universitaires autant que dans les temples taoïstes. Son ouvrage en deux parties (Shang Han Lun et Jin Gui Yao Lue) laisse un panel de traitements aujourd’hui vieux de près de 2000 ans, et ayant eu le temps de voir l’efficacité fulgurante autant que surprenante de son approche.
A côté de la pharmacopée vient l’acupuncture, arme importante en médecine traditionnelle chinoise, on utilisera ici les points d’acupuncture au nombre de 360 environ pour compléter la formule de pharmacopée prescrite. Par le biais d’aiguilles, de bâton d’armoise (moxibustion) ou de ventouses, c’est une approche tout à fait exotique prenant en compte les nerfs et le sang mais n’étant ni l’un ni l’autre car ce sont des canaux faisant circuler le Qi, que l’on peut traduire par « Souffle ».
Enfin, la diététique, le Tuina (massage) et le Qi Gong, sont des méthodes accompagnatrices pour parfaire les deux premières.
On a donc ici une approche complète intégrant l’alimentation, les soins corporaux, la formule de pharmacopée à base de plantes, l’hygiène de vie, le sommeil et les exercices physiques pour atteindre l’Harmonie, éliminer les déséquilibres et éteindre le pervers ou agent pathogène.
Marquant encore plus sa singularité, la médecine chinoise cherche non seulement à rétablir les énergies saines au sein du corps qui permettent une santé de l’esprit et du corps, énergie que l’on appelle Zheng Qi, mais aussi d’éliminer tout agent pervers qui perturbe cette harmonie appelé Xie Qi (terrain pathogénique qui profitent pour chacun d’entre eux à certains types de champignons, bactéries et virus. En éliminant le terrain, on élimine le champignon, la bactérie et/ou le virus).
Par cette double action sur le syndrome et la maladie, elle est la seule médecine agissant sur ce double plan, ce qui lui confère sa complétude toute particulière et sa force millénaire, le temps et l’Histoire de tous les patients ayant trouvés leur guérison par cette discipline parlant pour elle.
Vous l’aurez compris, la médecine chinoise est à la fois complexe, singulière et savante, ayant ses propres auteurs, ouvrages et expériences dans le domaine de la santé.
On ne peut pas parler d’un seul principe concernant la médecine chinoise car plusieurs Lois la définissent et la constituent. Si l’on souhaite réellement parler d’un principe au détriment des autres, on parlera alors de la Loi du Dao, à savoir l’Unité ou l’Un qui crée, transforme, éteint, fait mourir, naître et vivre tous les autres, les confond tous en son sein pour une harmonie parfaite car gérée et distribuée par l’Un qu’est le Dao. Toute chose vivant en lui et par lui, le Tout ne peut être qu’ordre et équilibre, et l’Univers ne peut être qu’échange et transformations. C’est en partant de cette Loi que va s’établir celle du Yin et du Yang, à savoir les deux polarités qui ne forment en fait qu’une seule unité à l’entente parfaite, mais aussi la Loi des Trois Trésors (l’Esprit Shen, l’Essence Jing et le Souffle Qi), des 4 mouvements et des 5 éléments (Terre, Métal, Eau, Bois et Feu). L’être humain étant un être de volonté et de choix, le déséquilibre avec le Dao se forme dès lors qu’il choisit de lui résister et d’émettre une opposition avec la Loi naturelle et originelle, dès lors, le désordre né et la maladie apparaît. Les 5 éléments, dont les Organes et Entrailles sont dépositaires, ne sont plus équilibrés mais se combattent les uns les autres plutôt que de se nourrir, de se tonifier et de s’encourager et des maux plus ou moins graves arrivent.
Cela dépendra du praticien ou, en Chine, du médecin. En soit, elle est efficace pour toutes les maladies, syndromes et symptômes. Cependant, selon la capacité du praticien, de son expérience et de la finesse de compréhension des Textes, il peut être d’une efficacité impressionnante autant que faire preuve d’une décevante médiocrité.
Pour en trouver un de qualité, tentez de savoir s’il a étudié les textes classiques fondateurs de la médecine chinoise que sont le Nei Jing, le Shang Han Lun, le Jin Gui Yao Lue et le Shennong Bencao Jing.
En somme, il s’agit de vous faire vivre l’épanouissement de vous même et l’accomplissement de ce que vous êtes par l’équilibre des 8 mouvements qui préservera l’intégrité de votre santé et la vigueur de chacun de vos flux autant que de vos organes. Autant qu’éliminer les maladies, symptômes, douleurs et souffrances dont vous souffrez, elle vous permettra, si vous en suivez la totalité de la pratique, y compris celle liée à l’Esprit, d’avoir une Joie permanente ainsi qu’une Sagesse concernant l’existence et votre vie.
Elle a commencé avant même les premiers mots échangés. Le praticien a déjà, normalement, observé votre teint, votre manière de bouger, de vous déplacer, votre grain de peau, puis, votre élocution et votre comportement général. Puis, il prendra vos pouls au nombre de 6 et vous demandera de lui montrer sa langue. L’étude de votre bilan énergétique ou votre diagnostic comme cela est appelé en Chine, peut se terminer ainsi en quelques minutes. Cependant, il pourra aussi vous poser plusieurs questions, creuser certains aspects de votre vie et vous palper sur certaines zones importantes du corps. Après cela, il vous conseillera un traitement de pharmacopée à base de plantes médicinales principalement, ainsi que des conseils diététique, et, s’il en trouve le besoin, de vous suivre par des séances de soins corporaux comme l’acupuncture, les ventouses, les massages, le gua sha ou le moxa.